POULET FERMIER GÉONPIS DU SUD OUEST LABEL ROUGE
Nous voyons poindre le jour, un ciel bleuté et limpide dans lequel se fond le rose de l'aurore. Nous sommes à une dizaine de kilomètres de Goos, petite commune de Nouvelle-Aquitaine où se trouve la ferme, surplombant le confluent du fleuve Adour, ce qui explique certainement que ses terrains alluviaux soient recouverts de cultures de blé, de maïs et d'herbe grasse.
Il est des provinces à forte personnalité. Accueillis par l'énergique poignée de main, l'accent chantant et le béret naturellement arboré, Thierry Lacomme incarne la bonhomie et la jovialité de cette région.
Perfectionniste, cet exploitant tient à maîtriser toutes les étapes de son élevage qui "doivent avant tout rester artisanales".
Nous entrons immédiatement dans le vif du sujet, notre homme ne perd pas une minute avant de nous faire visiter "son exploitation à taille humaine" comme il aime à le préciser. Il fait tout lui-même et tout seul, par choix. Nous allons vite le comprendre. Perfectionniste, cet exploitant tient à maîtriser toutes les étapes de son élevage qui "doivent avant tout rester artisanales".
L’attachement à sa région est viscéral, jusque dans le choix de ses cultures et élevages. Elever des poulets jaunes et les nourrir avec son propre maïs était donc une évidence.
A sa reprise de la ferme familiale en 1985, il bouleverse volontairement les productions qui étaient jusqu'à lors celles de ses parents et grands-parents, les vaches laitières. Et pour cause. Thierry aime le poulet, la volaille. Une passion qu'il partageait enfant avec un de ses oncles. Déjà à 15 ans, pour un projet scolaire il fabrique un poulailler de ses mains. Quelques années plus tard, par conviction personnelle, il sait qu'il doit faire du poulet fermier, revenir à un produit traditionnel, il veut une "ferme d'antan".
Ses poulets élevés en liberté ont tout loisir de batifoler où bon leur semble sur l'exploitation.
C'est tout naturellement qu'il se tourne vers un élevage dit Liberté. Ses poulets élevés en liberté ont tout loisir de batifoler où bon leur semble sur l'exploitation.
Toutefois, un élément éveille notre curiosité. C'est la première fois que nous observons ce type de poulailler, des marensines ou petites cabanes de bois en pin. Mises au point dans les années 60, elles sont construites et assemblées par les éleveurs eux-mêmes. "On les change d'endroit à chaque fin d'élevage pour permettre à la terre de se régénérer. C'est un bon moyen de pérenniser l'écosystème."
Mais surtout les marensines sont en quelques sortes l'héritage d'un passé régional. Les métayers s'en servaient jadis pour leurs élevages afin de ne pas dégrader des terres qui ne leur appartenaient pas.
Le même soin est apporté à l'alimentation. Les éleveurs du département ont découvert il y a quelques années que les poulets préféraient une nourriture en petits morceaux à une alimentation broyée. Loin d'être un détail, ce changement a eu un impact réel sur la prise de poids des volailles. Ce sens de l'observation, ce goût de la technique et de la précision est propre aux éleveurs de la région. Parce que les exploitations sont de petites tailles, ils sont sans cesse en quête du petit plus qui fera la différence.
Au fil de nos discussions nous découvrons le caractère volontaire, compétiteur de notre infatigable gaillard. Thierry est un grand sportif. Basketteur lui-même, il entraîne des équipes féminines depuis des années. Un mental d'athlète qui s'exprime par une recherche constante de nouveaux challenges. "La vie est une succession de défis qu'il faut relever".
Il produit des poulets Geonpis de 81 jours minimum avec une alimentation composée notamment de grains de maïs produits sur sa ferme.
L'éleveur s'est cette année lancé dans la production d'un élevage plus long qui exige patience et extrême attention. Il produit des poulets Geonpis de 81 jours minimum avec une alimentation composée notamment de grains de maïs produits sur sa ferme. Sa chair est plus ferme puisqu'elle a pris le temps de se muscler et moelleuse car le maïs favorise son engraissement. En résulte le goût prononcé du bon poulet fermier d'autrefois si cher à notre éleveur.
L'avenir, il aime à le penser, sera ce retour aux sources, aux élevages de bon sens, respectueux du produit mais résolument tournés vers la modernité pour favoriser le bien-être animal.