Créé par Fanny Giansetto, Ecotable s’est donné pour mission d’accompagner les restaurateurs dans leur transition écologique, leur permettant de mesurer leur impact environnemental, de se former aux enjeux écologiques et de valoriser leur travail auprès du grand public. Ses podcasts donnent la parole à de nombreux experts d’univers différents.

Un sujet qui nous concerne tous

À l’occasion du Festival Omnivore, une table ronde a été organisée par Ecotable pour aborder un sujet complexe : “Comment mieux nourrir plus de monde ?”

D’après l’ONU, la population mondiale devrait atteindre 9,8 milliards d’habitants en 2050. Or, notre alimentation émet énormément de gaz à effet de serre. Gaspillage alimentaire, utilisation de pesticides et d’engrais, croissance de la population à nourrir… Notre alimentation est devenue un enjeu crucial. Un système alimentaire mondial durable devient indispensable.

Invité aux côtés d’Audrey Pulvar, adjointe à la Mairie de Paris en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts, et de Yannick Migotto, entrepreneur et conseiller en innovation durable, Éric Decroix, Président de Transgourmet France, a profité de cette table ronde pour mettre en lumière le rôle essentiel du distributeur face à ces enjeux d’avenir.

De la cohérence dans chaque initiative

En tant que distributeur, Transgourmet est fortement concerné par les défis en lien avec l’alimentation durable. “Nous sommes particulièrement impliqués, puisqu’intermédiaires entre des attentes de clients, de consommateurs, de producteurs avec des contingences de pressions économiques, opérationnelles, sociétales, qu’il nous faut relever avec une voie la plus cohérente possible.”

Mieux nourrir le monde se joue aussi du côté des restaurants, et Transgourmet est là pour les accompagner. Éric Decroix a tenu à l’expliquer. “Dans la restauration collective, la loi EGalim est une formidable opportunité. Il s’agit de mieux rémunérer un producteur, distribuer des produits de qualité et en même temps rendre accessibles au plus grand nombre. C’est la mise en cohérence de l’ensemble de la chaîne. En tant que distributeur nous sommes entre un amont et un aval qui conditionnent cette chaîne de valeurs. Nous avons un rôle très important à jouer.

En restauration commerciale, c’est différent car il n’y a pas de loi qui contraint comme EGalim. Nous sommes là pour écouter nos clients, les orienter et les conseiller. Nous avons des producteurs qu’on source, des clients auxquels nous venons faire des propositions, non seulement sur la qualité, la nature de ce qu’ils pourraient mettre dans l’assiette mais également sur les conditions de production ou d’approvisionnements et finalement sur la cohérence d’une démarche.”

Si Éric Decroix est revenu sur les vertus des marques Transgourmet Origine, Transgourmet Natura, Jardins de Pays (Fruits et Légumes locaux) et sur la pertinence de la solution digitale e-Quilibre, l’enjeu crucial de la logistique a été longuement abordé.

“Comment nous répondons à l’enjeu du dernier kilomètre et de l’énergie propre pour les camions ? Grâce à notre concept One Stop Delivery, une logique de transport mis en commun, le fait de tout livrer dans un seul et même camion ! Mais ce n’est pas parce ce camion est organisé et qu’il se déplace pour de bonnes raisons, qu’il ne faut pas qu’il soit propre !

Nous testons donc le biocarburant. Nous aurons 40 camions qui roulent au gaz en 2022. Nous avons des camions qui roulent à l’électrique en logistique ultra-urbaine. Nous testons tous les modèles. Le gaz est ce qui est le plus approprié aujourd’hui en rapport qualité environnement et utilité opérationnelle puisqu’une tournée de grossiste fait à peu près 200 km. L’électrique est pratique pour les derniers kilomètres. Ce qui tend à se dessiner dans l’avenir, c’est l’hydrogène. Nous y croyons. Notre actionnaire Coop est d’ailleurs pionnier avec des véhicules tournant déjà avec de l’hydrogène. Cela fonctionne assez bien mais c’est encore coûteux. Une station d’hydrogène, c’est 1 million à 1,5 million d’investissements. Tout cela participe au développement durable mais également à l’équation économique.”

Et Éric Decroix de conclure : “Quand on se demande comment mieux nourrir plus de monde, il ne s’agit pas de faire quelque chose 100% propre pour une catégorie privilégiée de la population. Il s’agit de le faire pour le plus grand nombre donc il faut rendre cela économiquement accessible.”

Écoutez le podcast intégral de cette table ronde !